Le paludisme, aussi appelé malaria, est une maladie infectieuse potentiellement mortelle. Elle est provoquée par un parasite transmis à l’humain par la piqûre d’un moustique, l’anophèle femelle. Symptômes, modes de transmission, traitement, prévention… Voici tout ce qu’il faut savoir sur le paludisme.

Le paludisme sévit principalement dans les zones marécageuses du monde5. Les zones tropicales défavorisées d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine sont les plus touchées.

En 2017, quinze pays d’Afrique subsaharienne et l’Inde ont concentré 80 % du nombre total de cas de paludisme dans le monde.1

En France, le paludisme est présent dans les départements de la Guyane et de Mayotte.1

Les cas de paludisme en métropole sont retrouvés chez des personnes qui reviennent de pays où la transmission de la maladie est active.1

On dénombre environ 5000 cas d’importation en France chaque année. En 2019, 229 millions de cas de paludisme ont été recensés dans le monde, dont 409 000 décès.3 Cette maladie est provoquée par un parasite du genre Plasmodium transmis à l’homme par les piqûres d’un moustique, l’anophèle femelle².

Quels sont les symptômes du paludisme ?

Les premiers symptômes se déclarent 8 à 30 jours après l’infection1, la durée d’incubation dépend de l’espèce de Plasmodium impliquée5. Il existe cinq types de Plasmodium : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale, Plasmodium malariae et Plasmodium knowlesi.3

Dans sa forme simple, le paludisme se traduit par une fièvre qui peut s’accompagner de maux de tête, de douleurs musculaires, de vomissements, de toux, de diarrhées et d’une baisse de tonus. Les personnes infectées présentent des cycles typiques alternant fièvre, tremblements avec sueurs froides et transpiration importante.1,3 En cas d’infection par l’espèce de Plasmodium P.falciparum (l’espèce la plus fréquente dans le monde5), le paludisme peut être grave, voire mortel s’il n’est pas traité dans les 24 heures.4 Le malade peut souffrir de détresse respiratoire, d’insuffisance rénale, d’une perte de conscience et d’une faiblesse extrême. Dans certains cas, notamment chez les enfants, des troubles neurologiques (convulsions, coma…) sont observés pouvant conduire au décès ou entraîner des séquelles sur le long terme.5

Les symptômes du paludisme étant communs à d’autres maladies (à la grippe par exemple), l’apparition de symptômes au retour d’une zone d’endémie doit pousser à consulter un médecin en urgence pour effectuer des tests diagnostiques spécifiques du paludisme.1 Un diagnostic précoce permet d’éviter les complications graves.

Quels sont les modes de transmission ?

Le paludisme se transmet à l’homme par le biais de la piqûre d’un moustique femelle du genre Anopheles, lui-même infecté après avoir piqué une personne porteuse du parasite1.

La maladie peut aussi se transmettre d’homme à homme. Une femme enceinte infectée peut transmettre le paludisme à son enfant par voie transplacentaire. Une contamination pendant la grossesse augmente le risque d’avortements spontanés et d’accouchements prématurés.1,5

La transfusion sanguine est également un vecteur de contamination interhumaine1.

Comment le prévenir ?

La prévention du paludisme doit être systématique. Elle consiste à prévenir les piqûres de moustiques et à prendre des médicaments antipaludéens sur prescription médicale avant le départ dans un pays à risque. Ainsi, avant tout voyage dans une zone endémique, il est fortement recommandé de consulter votre médecin généraliste ou un médecin spécialisé dans un Centre de vaccination. Il existe différentes molécules antipaludiques pouvant être utilisées en prévention ou en traitement. Le médecin adapte le traitement préventif aux zones visitées, à la durée du voyage et au profil de la personne (âge, grossesse, antécédents médicaux, intolérance aux paludiques…).1

Le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 est quant à lui recommandé depuis octobre 2021 chez l’enfant dans les zones à transmission modérée à forte du paludisme à P.falciparum.

Ce vaccin réduit considérablement la morbidité et la mortalité chez le jeune enfant atteint de paludisme.4

Aucun traitement préventif n'est efficace à 100%6. C’est pourquoi il est indispensable de se protéger des piqûres de moustiques grâce à ces mesures :

Comment diagnostiquer le paludisme ?

Des tests de diagnostic rapide doivent être réalisés en présence de symptômes évocateurs du paludisme. Une goutte de sang est prélevée au bout du doigt avant d’être déposée sur une bandelette réactive qui change de couleur en cas d’infection.5

Le diagnostic peut aussi être confirmé par l’observation d’un échantillon de sang au microscope, notamment pour les voyageurs revenant d’une zone à risque.5

Comment le traiter ?

La mise en place rapide d’un traitement permet de réduire le risque d’évolution vers une forme grave de la maladie. En présence de symptômes évocateurs (même si le diagnostic n’est pas encore tombé), un traitement antipaludéen doit être immédiatement commencé. Il combine un dérivé de l’artémisinine et une autre molécule (luméfantrine, pipéraquine, …).5 Il s’agit de bithérapies. La durée du traitement dépend de l’état du patient et de l’association de molécules utilisée.

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Sources
  1. Paludisme, ministère des Solidarités et de la Santé, 4 juin 2019.
  2. Évaluation des actes de diagnostic biologique des infections à Plasmodium, Haute Autorité de Santé (HAS), décembre 2016.
  3. Paludisme, Institut Pasteur.
  4. Paludisme, Organisation mondiale de la santé, 6 décembre 2021.
  5. Paludisme, une maladie parasitaire essentiellement transmise par le moustique, Inserm, contenu mis à jour le 1er avril 2021.
  6. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, Hors-série 1er juin 2021, Santé publique France. Disponible sur https://www.santepubliquefranc...
auteur: Anabelle Iglesias
Anabelle Iglesias
Journaliste santé